Le temps où les énergéticiens et les décideurs politiques s'interrogeaient pour savoir si le nucléaire devait être mis à contribution dans la lutte contre le réchauffement climatique semble révolu. Parmi les derniers signes qui en attestent, on peut relever la résolution que le Parlement européen vient d'adopter à une large majorité et qui souligne que «le passage, à l'échelle internationale, à une économie à faible intensité de carbone conférera à l'énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme».De fait, tant en Europe qu'en Asie ou en Amérique, élus et dirigeants politiques ont intégré le fait que le développement du nucléaire peut renforcer les chances d'éviter à la planète un bouleversement climatique aux graves conséquences. Sur quelles bases ce raisonnement s'appuie-t-il ?
Pour combattre le réchauffement climatique, il est un impératif que tout le monde - de l'adorateur pâmé de la décroissance au productiviste le plus acharné - s'accorde à juger catégorique : il faut restreindre les émissions mondiales de CO2 et donc freiner notre recours aux combustibles fossiles. Le nucléaire se révèle pour cela l'énergie de substitution la plus puissante et la mieux adaptée : il est la seule source alternative immédiatement mobilisable capable de fournir en continu, à la demande, des quantités massives d'électricité sans émettre de CO2. C'est cette caractéristique écologique majeure qui explique pour une large part sa ren