Le chaos climatique s'annonce peut-être. Le chaos du sommet sur le climat semble, lui, déjà bien en place. La journée d'hier fut ainsi un festival de claquement de portes, de saltos diplomatiques et de pieds gelés en attente d'accréditation. Overdose de «grand n'importe quoi», admet un diplomate de l'ONU. D'emblée, «ça a commencé par un minidrame, résume une ambassadrice asiatique. L'Afrique a suspendu les négociations, s'estimant flouée.» Ça «a retardé encore d'un jour les travaux, note une corédactrice du texte sur la table, parce que, à tort, on prend un peu les pays du Sud à la légère.» Et que les négociateurs climat ont passé le relais aux ministres, qui commencent officiellement à bosser aujourd'hui. Et «se retrouvent dans une inflation d'urgences sur les points à désamorcer», déplore un Français.
Malthusien. Inflation ? En effet. Si la surpopulation est un enjeu pour le climat, elle l'est aussi pour les négociations. Hier, la police a suspendu l'arrêt de métro qui dessert le Bella Center dès 8 heures du matin. Les nouveaux venus (délégués, ONG ou journalistes) ont poireauté à l'extérieur jusqu'à 18 heures. «Tout ça pour choper un pass qu'on va d'ailleurs me retirer demain… Je suis verte de rage», enrageait une Ougandaise. Car au même moment, le secrétariat de l'ONU a pris une décision malthusienne pour faire face à l'arrivée de 45 000 personnes dans un lieu prévu pour en accueillir trois fo