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Libération

Le Sud rêve de briser le barrage de la propriété intellectuelle

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Les pays en développement font de l’accès aux technologies vertes une question de survie.
publié le 16 décembre 2009 à 0h00

Le transfert de technologies propres des pays riches vers ceux du Sud tient du sujet clé et tabou. Lancé à Rio en 1992, il est mis en musique depuis Kyoto en 1997. Depuis, on s’y écharpe autour des droits de propriété intellectuelle.

Quel est l’enjeu ?

L'affaire est «capitale», selon un négociateur brésilien. «Secondaire», pour un diplomate français. Maria Mutagamba, ministre de l'Environnement de l'Ouganda: «Ces transferts sont vitaux.On a du soleil, de l'eau, du vent. Mais très peu de moyens pour canaliser les renouvelables. Alors, on coupe du bois.» Elle s'agace des pressions des pays riches sur la préservation des forêts. «On doit survivre. On a besoin de tout.» Les pays du Sud font du climat un bien public mondial. Et demandent des exceptions comme pour l'accès aux médicaments. «La comparaison ne tient pas, dit Anne Chetaille, de Coordination Sud. Il n'y a pas de situation de monopole et beaucoup de technologies vertes - hors capture et stockage du carbone - sont déjà dans le domaine public.» Mais, à «l'inverse des médicaments, note un expert français, où la duplication tient sur un fax et une formule physique, la technologie climat est chère, même sans brevet.»

Maria Mutagamba l'assure :«Il nous faut du solaire, des éoliennes à grande capacité, de la biomasse, des biocarburants 2e génération. Et on veut qu'il y ait enfin un cadre légal international pour cela.»