L'exposé avait été presque parfaitement déroulé. Jusqu'à ce que Michel Denisot, journaliste-animateur du Grand Journal de Canal Plus, déstabilise Nicolas Sarkozy, avec cette question pratique. «Et votre bilan carbone?» Réponse du président de la République: «Mon propre bilan carbone? C'est le meilleur bilan carbone, peut-être parce que l'avion français est meilleur que les autres. Et si je ne m'étais pas déplacé, vous pensez que ça aurait avancé Michel Denisot?»
Au-delà de l'anecdote, l'entretien accordé par le chef de l'État avant son départ pour la capitale danoise n'a guère livré d'enseignements. Sur le constat, tout le monde est d'accord. Copenhague est un rendez-vous «historique», l'objectif est de «limiter la hausse de 2°C dans le siècle à venir» et «c'est maintenant, pas demain», qu'il faut agir.
Selon quelles modalités? «Il faut réduire nos émissions de GES de 50% d'ici à 2050», explique le chef de l'État, qui affirme que l'Europe est prête «à réduire ses émissions de 30% d'ici à 2020», apparemment sans conditions. «On met ça sur la table», assure-t-il. En gros, les recommandations du GIEC sont suivies. C'est ensuite dans leur mise en œuvre à une échelle globale que cela coince.