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Interview

«Ce texte n'aura pas de valeur légale»

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Qu'implique l'accord a minima trouvé hier soir dans la douleur à Copenhague? L'analyse de Romain Benicchio, chargé de campagne à Oxfam France-Agir Ici.
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publié le 19 décembre 2009 à 13h41
(mis à jour le 19 décembre 2009 à 13h58)

Quelle est l'atmosphère sur place à Copenhague ce samedi matin? Le sommet est-il bel et bien fini?

Il y a encore des réunions, des délégués. Mais les chefs d'Etat des grandes puissances sont repartis, et ça va se terminer dans la journée. L'atmosphère est pesante, il y a beaucoup de fatigue et de déception. Il faut dire que le constat est particulièrement dur: après deux semaines de négociations, on n'a aucune avancée.

Quelle valeur revêt l'accord arraché hier soir?
Ce qui se profile, c'est que la conférence des Nations Unies va prendre note de cet accord conclu par une trentaine de pays seulement, dans un manque total de respect pour les autres pays. Alors qu'on n'est pas au G20, on est à l'ONU! «Prendre note», ça veut dire que ce texte n'aura pas de valeur légale, il n'engagera pas les pays à le respecter. Ce qui souligne bien le caractère profondément limité de ce texte qui ne fixe aucun objectif précis de réduction des gaz à effet de serre, aucun cadre non plus.

Quelles vont être les prochaines échéances?
En principe, les conventions de Bonn (mi-2010) puis de Mexico (en décembre). Mais notre analyse, c'est qu'il faudra dorénavant des réunions beaucoup plus régulières.

Copenhague aura été un sommet pour rien?

Mis à part le retour des Etats-Unis dans les négociations pour le climat, je vois peu de choses à garder de Copenhague. Au regard des attentes,