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Libération
Récit

L'ONU digère mal un accord validé par les grandes puissances

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Lors de la dernière session plénière de l'ONU, le 19 décembre à Copenhague, un délégué chinois lit l'accord signé par une trentaine de pays, quelques heures auparavant. (REUTERS)
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publié le 19 décembre 2009 à 9h27
(mis à jour le 19 décembre 2009 à 9h28)

Il est trois heures du matin, ultime session plénière de l’ONU, réunie à Copenhague pour cette conférence très attendue et ultramédiatisée sur le réchauffement climatique. Les délégués ont pris connaissance de l’accord négocié entre une trentaine de chefs d’Etat des grandes économies de la planète. Négocié sans la grande majorité d’entre eux, donc. Et «l’accord» passe mal. Impuissant, les yeux rougis de fatigue, le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen qui présidait cette dernière session, a dû se contenter depuis sa tribune de passer le micro pour une litanie d’invectives.

L'heure tardive ajoutant l'exaspération à la frustration après douze jours de vaines négociations, le petit archipel de Tuvalu, dans le Pacifique sud, attaque bille en tête. En profond désaccord avec le texte, qui fixe un réchauffement maximal à 2°C, son représentant le compare «à une poignée de petite monnaie pour trahir notre peuple et notre avenir». Les petites îles militent pour que le réchauffement soit contenu à 1,5°C, sous peine d'être envahies par les flots.

L'Amérique du Sud passe alors à l'offensive: successivement, la Bolivie, le Venezuela, Cuba, accusent Rasmussen d'avoir «fait obstacle à la démocratie et à la transparence» et conduit «un coup d'Etat contre les Nations unies». Théâtrale, la déléguée vénézuélienne brandit un doigt entaillé en expliquant qu'elle s'est coupé la main pour se faire entendre: «Il n'y a aucun consensus autour de ce document, nous