Décidément, la république universelle chère à Emmanuel Kant n'est pas pour demain. Dans un festival d'impuissance diplomatique et d'aveuglement souverainiste, les grandes nations ont torpillé l'accord mondial contraignant qu'on avait - peut-être naïvement - espéré à Copenhague. Cet échec de la gouvernance mondiale balbutiante appelle une réflexion de fond. Nicolas Hulot parle bizarrement d'une «faillite de la démocratie». Coresponsables de l'échec, les dirigeants chinois ne sont pourtant guère démocrates. Et si les peuples ne sont pas toujours sages, on sait que les dictateurs sont toujours fous. C'est la démocratie des Etats, perclus d'égoïsme national, qui est en cause, comme on le voit si souvent à l'ONU, et non celle des peuples. Il n'y a qu'un remède à ce mal sempiternel : une démocratie meilleure. D'abord celle des ONG, groupes de pression et de conscience irremplaçables, qui doivent maintenant s'organiser pour accentuer la pression sur les pouvoirs, notamment dans les pays les plus pollueurs. L'internationale écologique connaît ses objectifs prioritaires : les Etats-Unis et la Chine. Ensuite, celle des nations les plus conscientes, en Europe notamment. Celles-ci ne doivent plus attendre un improbable consensus planétaire, mais pratiquer dès aujourd'hui la pédagogie par le fait. En prenant unilatéralement les mesures nécessaires pour changer son modèle de développement, l'Union européenne se placerait à l'avant-garde du mouvement. Alors le fiasco de Copenhague
Dans la même rubrique