Y aura-t-il du liquide à Noël ? Entamée vendredi, la grève des dabistes, si elle persiste, pourrait bien priver les Français de billets de banque à l’approche des fêtes. Ce n’est pas le petit homme caché dans chaque distributeur automatique (DAB) qui a cessé le travail, mais celui qui le remplit. Ils sont un millier en France et réclament une prime de risque mensuelle alignée sur celle de leurs collègues convoyeurs. Rupture d’approvisionnement ou mouvement vain ? Pour l’heure, et à défaut de négociations concluantes, c’est la guerre des chiffres, entre un patronat qui se veut rassurant et des syndicats qui aimeraient voir le mouvement s’amplifier.
«Il n'y a pas lieu de céder à la panique, estimait vendredi Patrick Lagarde, responsable de la fédération patronale du transport de fonds. Car [seuls] 40% des distributeurs sont chargés par nos sociétés.» Le reste étant approvisionné par les banques elles-mêmes. Le patronat est d'autant moins inquiet qu'il évaluait vendredi le taux de grévistes à 10% ou 15% pour l'ensemble de la profession, et à 20% et 30% pour Loomis et la Brink's, les deux leaders qui se partagent 80% du marché. Pas de quoi s'affoler, donc, selon les employeurs, qui considèrent que c'est la panique des clients, plus que la grève, qui pourrait vider précipitamment les DAB.
Côté syndical, on avance bien sûr un autre bilan. Et d'autres perspectives. Pour la CFDT, 50 à 55% des dabistes ont cessé le travail dès vendredi. «Et ce n'était qu'un tour d