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Interview

«On a perdu un an, mais tout n’est pas joué»

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Daniel Cohn-Bendit. plaide pour la création d’un «conseil de sécurité climatique» au niveau de l’ONU :
publié le 21 décembre 2009 à 0h00

Daniel Cohn-Bendit est député européen d’Europe Ecologie. Selon lui, l’UE doit se renforcer pour faire pression sur la Chine et les Etats-Unis.

Comment sort-on de l’impasse ?

En tirant les leçons de ce qui s'est passé. L'Union européenne doit prendre conscience qu'elle est encore un nain multilatéral. Elle n'était pas prête pour Copenhague. Elle doit mettre sur la table ce qu'elle doit faire et pas ce qu'elle peut faire. Dire : «On va réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30% d'ici 2020», et pas parce que les autres en font autant. Assurer : «On va aider les pays pauvres de 15 milliards d'euros sur trois ans» et annoncer la moitié de cette somme, comme elle l'a fait. Les chancelleries diplomatiques ne sont pas préparées à négocier les changements climatiques, contrairement aux discussions sur le désarmement ou la crise. Elles savent gérer l'immédiat, pas le long terme.

Mais des pays ont bougé, comme le Brésil, le Royaume-Uni ou le Brésil, qui ont tenté de pousser à un deal ambitieux, non ?

Sarkozy l'a joué en solo, en égoïste. Il a cru qu'un deal avec le Brésil ou forcé avec l'Afrique ferait bouger les choses. Il a oublié d'investir dans l'Europe, seul levier possible. On a entendu Sarkozy, Brown ou Merkel, les trois grands Européens. Ils se sont crus des sauveurs internationaux, non sans arrière-pensées nationales. Sarkozy ou Brown auraient dû provoquer un clash au Conseil européen avant le sommet, et mettre l'Europe en marche. Ils ont pensé qu'ils pourraient jouer le rôle de l'Europe. L'Europe doit arriver à Bonn [prochain rendez-vous dans six mois, ndlr] en ordre de marche. Pour isoler l