L'histoire tragicomique de la taxe carbone est celle d'un objet censé incarner la conversion verte de l'UMP mais qu'une partie de la majorité a du mal à assumer. Elle raconte en creux la relation cahoteuse de la droite et de l'écologie. Retour sur une année de stop and go.
Janvier, au placard
«Le problème avec la taxe carbone, c'est que le Président n'en veut pas.» Il y a tout juste un an, la taxe semblait au point mort, comme le résume cette confidence d'un ministre. Nicolas Sarkozy avait promis, à l'issue du Grenelle de l'environnement d'octobre 2007, de mettre à l'étude la proposition soutenue notamment par Nicolas Hulot. Un an plus tard, rien n'a bougé. Et le chef de l'Etat, en pleine crise mondiale, ne veut pas prendre le risque de parler fiscalité nouvelle, fût-elle verte. D'autant qu'à l'automne, sa majorité avait déjà montré les dents contre les idées vertes de Jean-Louis Borloo, taxe pique-nique ou autre bonus-malus. Bref, l'heure est plus au plan de relance qu'à la fiscalité écologique.
Juin, le réveil électoral
Comme une coïncidence, trois jours après le carton d'Europe Ecologie aux européennes, Christine Lagarde et Jean-Louis Borloo - «l'alliance du chiffre et du rêve», selon la ministre de l'Economie - sont main dans la main pour lancer le processus de réflexion sur la taxe carbone, sous la présidence de Michel Rocard. Mais l'heure n'est pas à la précipitation : «On s'était fixé comme objectif la loi d