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Libération

L’immigré mal toléré en France

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Les éleveurs redécouvrent l’animal, disparu pendant cinquante ans.
publié le 4 janvier 2010 à 0h00

Disparu de France peu avant 1940, après avoir fait l'objet de campagnes d'éradication, le loup est revenu au début des années 90. Tout simplement, en traversant les Alpes depuis l'Italie, en provenance de la chaîne des Apennins qu'il n'a jamais désertée. Le retour de Canis lupusa été officiellement enregistré en 1992 dans le parc du Mercantour (Alpes-Maritimes) et dans les Hautes-Alpes. En France, le loup figure sur la liste des espèces protégées, en vertu de la convention de Berne de 1979 sur la conservation de la vie sauvage et de la directive européenne de 1992 relative à la sauvegarde de la faune et de la flore sauvages. Pourtant, dix-huit ans après son retour, la cohabitation avec les hommes reste délicate.

La France est en effet le seul pays d’Europe où d’importantes activités d’élevage s’étaient déployées à l’abri de tout prédateur durant presque un siècle et où il a donc fallu réapprendre à cohabiter avec une population de loups. Pour répondre à cette situation inédite, le gouvernement a mis en place dès 1993 un plan d’accompagnement, prévoyant le suivi scientifique de l’espèce, l’indemnisation des dommages causés par les loups, la protection des troupeaux et l’assistance aux éleveurs, notamment avec l’aide de la Commission européenne. Des tirs d’effarouchement mais aussi des prélèvements peuvent être notamment autorisés pour limiter les dégâts sur troupeaux.

Le territoire occupé par les loups a augmenté d’environ 25% par an en moyenne depuis 1992. En dehors d