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Libération

Laminé par les pluies, Dakar n’en peut plus de pomper

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Sénégal. La capitale ne parvient pas à faire face aux inondations, incessantes depuis quatre ans, et les sinistrés se sentent délaissés.
publié le 4 janvier 2010 à 0h00

Voilà quatre ans que le quartier de Guinaw Rail, un arrondissement de la grande banlieue de Dakar, vit les pieds dans l’eau. Cette année, la situation a empiré à cause des fortes pluies de l’hivernage, au mois d’août. Aujourd’hui encore, les pompiers pompent l’eau dans les rues.

Les mares nauséabondes persistent dans bien des maisons, sans aucun programme pour changer la donne, se plaignent les habitants. «Dans notre quartier, la nappe phréatique remonte, explique Lamine Diop, chef de projet au sein d'une petite radio communautaire, Rail-Bi FM. Vous pouvez écluser l'eau par seaux entiers aujourd'hui, elle sera encore là demain.»

Les étendues d’eau stagnante font planer le risque du choléra et aggravent le paludisme, à cause des moustiques. Des nuées de crapauds s’ébattent dans les fossés, et des larves se développent par plaques dans certaines cours inondées.

Chez elle, Renée-Marie, femme au foyer, avait en septembre de l'eau jusqu'à la taille. Elle a démonté ses portes, construit des piliers en empilant des coques de batteries de voiture, pour dormir avec ses enfants sur ces lits de fortune. Dans la cour, ses moutons sont morts, et avec eux la perspective d'un petit gain lors de la Tabaski, la fête du mouton. La seule aide qu'elle ait reçue se résume à un flacon d'eau de javel et un petit seau bleu, pour éviter le choléra. «La nuit, on ne dort pas, à cause des moustiques», dit-elle. Elle n'a pas entendu parler des 3 000 maisons du projet présidentiel