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TRIBUNE

Doit-on jouer l’environnement contre la santé ?

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publié le 6 janvier 2010 à 0h00

«L’adaptation est une nécessité, pas une option», affirmait la bannière. C’était à Selingué, au Mali, deux mois avant le fiasco de Copenhague, lors d’une journée sur les changements climatiques avec des associations paysannes et féminines locales. Au Danemark, l’impuissance des Etats face au défi climatique a renforcé le constat : du Sahel au Bangladesh ou aux îles menacées de disparition, les populations les moins responsables des dérèglements en cours mais déjà les plus vulnérables à leurs effets vont devoir «s’adapter».

Pas demain mais aujourd’hui. Comment répondre maintenant à une pluviométrie erratique que la sagesse des anciens ne sait déjà plus prédire ? Où trouver, vite, de nouvelles semences ou l’argent pour les acheter quand de sécheresses imprévues en inondations inattendues, les stocks s’épuisent ? Où héberger ceux que les pluies torrentielles, un cyclone ou un ouragan ont laissés sans logis ? Comment sortir du cercle vicieux de la pauvreté à la dégradation de l’environnement qui contraint à abattre des arbres précieux, pour en tirer un peu de revenus ? Que dire à ceux qui quittent leur village ou leur pays vers de «meilleurs» horizons ? Bref, comment vivre quand l’univers autour de vous bascule et que vous êtes, semble-t-il, sans prise sur ses désordres ?

Déjà, nombre de pays du Sud puisent dans leurs budgets de développement pour répondre à ces questions. En Inde, l'Etat dépense trois fois plus pour l'adaptation aux changements climatiques que pour la santé ! Au