Pour les uns, il y a «dénigrement», pour les autres «information dans l'intérêt public». Hier, le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF), une association en faveur d'une agriculture sans pesticides, était assigné devant le tribunal de grande instance de Paris par la Fédération des producteurs de raisins de table qui regroupe 3 000 petits exploitants.
Au cœur du litige : la publication par le MDRGF, en novembre 2008, d'une enquête menée dans cinq pays européens avec quatre autres ONG révélant la présence de résidus de pesticides, dont certains interdits par Bruxelles, dans la quasi-totalité des raisins de table analysés. Pour le défenseur des producteurs de raisins de table, le président du MDRGF, François Veillerette, qualifié d'«ayatollah de l'écologie» , s'est livré à un «commentaire tendancieux» de l'étude. En disant que «99% des raisins analysés contiennent des résidus de pesticides, le MDRGF jette l'anathème sur tout» et omet de préciser qu'«il n'y avait aucun pesticide interdit dans les raisins français et que ceux-ci ne dépassaient pas les limites maximales de résidus autorisées par la législation européenne, contrairement aux raisins italiens et grecs !»
Cette présentation dénigrante aurait porté préjudice aux producteurs de raisin en provoquant une chute des ventes.L'avocat réclame 500 000 euros de dommages et intérêts, soit cinq fois le budget annuel du MDRGF. Pour les défen