Lancée officiellement à Berlin lundi par l’ONU, et en France hier à l’Unesco, l’Année internationale de la biodiversité, destinée à mobiliser la communauté internationale, répond à un échec : en 2002, lors du Sommet de la Terre de Johannesburg, les pays membres avaient promis d’enrayer l’érosion de la diversité biologique «d’ici à 2010». L’engagement est resté un vœu pieux. Selon l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), un tiers des espèces animales et végétales connues sont menacées d’extinction, à un rythme environ 1 000 fois plus élevé que le taux naturel de disparition, alors même que nous n’avons identifié que 1,8 million d’espèces sur environ 13 millions.
Pourquoi néglige-t-on ce réservoir de ressources essentiel pour le développement des sociétés humaines ? Pourquoi la question du climat sature-t-elle le débat écologique ? «La perte de la biodiversité n'est pas comme le changement climatique dont nous pouvons voir et sentir les impacts (augmentation du niveau de la mer, des tempêtes…), souligne l'UICN. Dans le monde occidental, nous sommes devenus si éloignés de la biodiversité que nous avons oublié à quel point nous l'utilisons dans nos vies quotidiennes, depuis la nourriture jusqu'à nos vêtements, en passant par les médicaments.» Directeur du département Ecologie et Gestion de la biodiversité au Muséum national d'histoire naturelle, Robert Barbault estime que la question de la biodiversité est encore plus complexe que celle du climat.
Quand le mot biodiversité a-t-il été forgé ?
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