Les glaciers d'Alaska ont moins perdu de glace depuis les années 50 qu'estimé en 2002, mais l'accélération récente de leur fonte est encore plus marquée. C'est le double résultat présenté dans un article publié ce matin dans Nature Geoscience par une équipe franco-canadienne. Son premier auteur, Etienne Berthier, du Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales (1) à Toulouse, fait le point.
Quels sont les principaux résultats de votre étude ?
Nous avons pu établir qu'un travail antérieur, paru en 2002 et faisant référence sur l'évolution des glaciers d'Alaska [la région géographique, aux Etats-Unis et au Canada, ndlr], avait surestimé la perte totale de glace depuis les années 50. En extrapolant leurs chiffres jusqu'à 2006, la perte aurait dû être de 63 milliards de tonnes par an depuis 1962, nous trouvons 42 milliards.
Vos mesures sont-elles meilleures ?
Oui. Grâce à un financement important du Cnes [l'agence spatiale française], obtenu dans le cadre de l'Année polaire internationale, qui nous a permis d'utiliser des modèles numériques de terrains réalisés par IGN Espace, à partir d'images stéréoscopiques prises par le satellite Spot 5. Ces images couvrent 65 000 km2 des 90 000 km2 de glaciers d'Alaska, ce qui est très représentatif. Elles ont été comparées aux cartes topo des années 50 et 60 et révélé que l'étude de 2002, moins complète, avait sous-estimé des processus comme la protection de langues glaciaires par des couvertures rocheuses.
Cela veut-il dire que la fonte des glaciers de la région n’accélère pas ?
Non, notre étude montre même l'inverse. Si, depuis un de