Ne vous précipitez pas aux pieds du zouave du pont de l'Alma… Témoin populaire de la crue de 1910 - il en avait jusqu'aux épaules -, il a perdu en fiabilité depuis que la statue a été rehaussée. La bonne échelle se niche en amont sous le pont d'Austerlitz. Ces jours-ci, elle indique un petit 1,30 m. A moins d'un épisode météorologique inattendu d'ici au printemps, la crue centennale n'est pas pour cette année. Mais elle arrivera, c'est une certitude statistique. «Une chance sur cent de l'avoir chaque année», précise un spécialiste.
Les services de l'Etat la considèrent comme le risque numéro 1 dans la région. Une évaluation estime les seuls dégâts directs d'une crue parisienne à plus de 15 milliards d'euros. Sans doute en dessous de la vérité : cela ne tient pas compte des réseaux endommagés (transports, électricité). Ni des conséquences de la paralysie, pendant plusieurs semaines, d'une agglomération de 12 millions d'habitants concentrant le quart du PIB français. Louis Hubert, directeur régional de l'environnement, résume : «L'impact serait aujourd'hui dix fois supérieur à la crue de 1910, tant en nombre de personnes touchées qu'en terme de coût financier.»
40 kilomètres de rues sous les eaux
1910, c’est la «crue de référence», celle qui a marqué les esprits. Le 18 janvier, des pluies torrentielles s’abattent sur la moitié nord de la France. Après un été et un automne très pluvieux, les nappes souterraines sont pleines. La Seine, l’Yonne et la Marne montent en même temps, créant un goulot d’é