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«Océans», il effraie mon poisson ?

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Le film de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, qui sort aujourd’hui, révolutionne le documentaire animalier et alerte sur la dégradation des fonds marins.
publié le 27 janvier 2010 à 0h00

Depuis environ cinq ans, les documentaires catastrophistes - Al Gore, Yann Arthus-Bertrand, Nicolas Hulot, pour les plus récents et connus - ont déferlé sous nos yeux révulsés en flots d'alertes successives, prophétisant l'explosion à moyen terme de notre écosystème humain ayant dépassé la mesure. Océans, signé Jacques Perrin et Jacques Cluzaud qui avaient remporté un vif succès en France et à l'étranger avec le Peuple migrateur en 2001, emploie un langage plus pondéré mais nous adresse à son tour une sérieuse mise en garde face aux bouleversements que l'activité humaine fait subir à la biodiversité marine.

Les océans semblaient il y a un demi-siècle d’une capacité de résilience infinie devant les déversements polluants, la pêche, la transformation des côtes. Depuis peu, océanographes et halieutes (spécialistes ès stocks de poissons) sont persuadés du contraire. Les écosystèmes sont bouleversés par la surpêche, les chaînes alimentaires rompues, les fonds marins labourés, la destruction des coraux, l’altération des côtes… L’artificialisation des océans est en marche. Le danger d’évolutions irréversibles s’accélère, comme le réchauffement et l’acidification des eaux provoquée par les émissions de gaz carbonique.

continuum. Tirant donc la fusée de détresse océanique, les deux réalisateurs ont mobilisé autour d'eux une énorme équipe composée à la fois de scientifiques et de techniciens de cinéma afin de donner une impulsion inédite au film animal