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Libération
Interview

«Avec la surpêche, on vide le coffre-fort»

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Daniel Pauly . scientifique, à propos du thon rouge :
publié le 1er février 2010 à 0h00

Après les eurodéputés, après l'Italie, c'est Albert de Monaco soi-même qui est monté au créneau pour appeler la France à protéger le thon rouge de Méditerranée. «Je sais bien que l'industrie de la pêche fait pression sur les politiques, mais j'appelle la France et les autres pays à faire preuve de vision à long terme», a déclaré le prince au Parisien, samedi. Monaco est à l'origine de la proposition d'inscrire le thon rouge sur l'annexe 1 de la Cites (liste des espèces menacées de la Convention de Washington), ce qui reviendrait à interdire sa commercialisation.

Depuis début janvier, la position de la France sur ce dossier sensible se fait attendre et pourrait, enfin, être tranchée cette semaine - l'inscription à l'annexe 1 tiendrait la corde selon Midi libre. Décryptage avec le scientifique français Daniel Pauly, spécialiste des ressources marines de l'université de Vancouver (Canada) qui prononçait, hier à Paris, le discours inaugural du Seafood Summit 2010.

Le thon rouge est-il en danger au point de l’inscrire sur la liste des espèces menacées ?

Il est nécessaire de le faire parce que les mesures internes au secteur de la pêche ne fonctionnent pas. Nous venons de réaliser une étude sur les 18 organisations régionales de gestion des pêches, dont l'Iccat [qui gère le thon rouge, ndlr] : aucune n'est efficace. Aucune n'a amélioré l'état des stocks. C'est pour ça que la Cites est une occasion. Cette convention est une des seules qui marche, parce qu'elle s'appuie sur les services des douanes.

Pourquoi faut-il cibler le commerce ?

80% des trois espèces de thon rouge, do