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Analyse

Thon rouge : la France entre deux eaux

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Ressources. Paris a annoncé, hier, son soutien à l’interdiction du commerce international, mais demande un délai de dix-huit mois.
publié le 4 février 2010 à 0h00

Les esprits s'étant pas mal échauffés ces dernières semaines, l'hypothèse de dégager un consensus assez large sur le thon rouge paraissait improbable. Hier, le gouvernement a pourtant tenté la synthèse : en annonçant son soutien à l'interdiction du commerce international tout en demandant un délai et en posant des conditions, notamment des aides européennes. Une position jugée «équilibrée» par le ministre de la Pêche, Bruno Le Maire, mais critiquée de part et d'autre. «La France plie devant les pêcheurs pour préserver les apparences», a dénoncé Greenpeace. «On est dans le délire, la pression des ONG est telle qu'on est en train de criminaliser notre secteur», a rétorqué le Comité national des pêches.

Qu’a décidé la France ?

Paris va soutenir la proposition de Monaco : inscrire thynnus thunnus- «espèce en difficulté», dixit Jean-Louis Borloo - à l'annexe 1 de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (Cites). Ce qui revient à en interdire non pas la pêche mais le commerce international. La décision finale de la Cites sera prise au terme d'un vote de ses 175 membres en mars à Doha. Mais le poids de la France est stratégique : son arbitrage peut faire basculer l'Europe, qui respectera au Qatar une discipline de vote. Hier, l'Italie, autre pays de pêche de l'UE, a apporté son soutien à la France. Mais même si les Européens parviennent à s'accorder, la bataille diplomatique à Doha est loin d'être g