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Libération

«Avant, on passait pour des guignols»

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Christophe Sastre, maraîcher dans les Landes, est passé au bio, il y a dix ans :
publié le 5 février 2010 à 0h00

Christophe Sastre a d'abord travaillé en agriculture conventionnelle, mais depuis dix ans, il a «fait la culbute» : il fait du maraîchage bio à Saint-Jean-de Marsacq, entre Dax et Bayonne.

Convaincu de son choix - «je voulais travailler autrement, m'intéresser à l'agronomie et l'environnement» -, il est parfois épuisé de se heurter aux mêmes écueils. D'abord, une demande déconnectée de la saisonnalité. «La tomate en janvier, ce n'est pas possible ! Il faut sans cesse recadrer les clients qui ont perdu tout repère en ce qui concerne les produits et les saisons Même les magasins bio spécialisés ignorent tout de la saisonnalité. Et si on ne répond pas à leur demande, ils nous zappent illico pour faire appel à des concurrents

Cogérant d'une Sica, un regroupement de 60 producteurs de la région qui associent leurs productions de fruits et légumes, il reconnaît que «même avec la Sica, on est obligé d'importer si on ne veut pas disparaître : les agrumes mais aussi des carottes, des tomates d'Italie. Le plus local possible, bien sûr. La poire d'Argentine, on se l'interdit».

Christophe Sastre se sent aussi bien isolé. «Les Landes ça reste du maïs intensif pour l'instant, observe-t-il. Aujourd'hui encore, j'ai des voisins agriculteurs qui rigolent en me voyant plié dans les champs, qui n'arrivent pas à croire que je puisse faire des tomates sans pesticides. Ils ont été tellement conditionnés par les producteurs de produits phyto