Il y a un mois, la vente aux enchères, sur le marché aux poissons de Tsukiji à Tokyo, d'un thon de 233 kilos, pour la modique somme de 16,3 millions de yens (133 000 euros), a passionné les Japonais. A l'inverse, avant-hier, quand les agences de presse nippones ont appris que la France s'était prononcée pour l'interdiction de la commercialisation du thon rouge (Libération d'hier), menacé d'extinction en Méditerranée pour cause de surpêche, la nouvelle a été à peine relayée - la France, de surcroît, ayant précisé que l'interdiction entrerait en vigueur dans dix-huit mois. Ces jours-ci, les Japonais se font davantage de soucis pour les déboires de Toyota. Ce qui ne les empêche pas, depuis quelques jours, de courir nombreux en salles voir le beau film marin de Jacques Perrin, Océans…
A Tsukiji, principal centre de distribution du thon, 40% des thonidés sont importés dans des cales gelées, par avion-cargo, venus d'Europe, mais aussi d'Indonésie ou du Mexique. Les négociants et distributeurs de Tsukiji, qui alimentent chaque jour en thon frais les relais approvisionnant restaurants et supermarchés, disent être «prêts à tout» pour que Tsukiji conserve sa cargaison quotidienne «vitale» de 400 à 500 thons à monnayer.
Au large des côtes de l’archipel, les bateaux industriels japonais vont toujours plus loin pour capturer des thonidés plus rares. Les plus gros finissent à Tsukiji, sans queue, 50 000 euros pièce. Les thons géants de 500 ou 600 kilos o