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OGM : l’Inde fait mariner Monsanto sur l’aubergine

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Agriculture . New Delhi refuse d’autoriser l’exploitation du premier légume génétiquement modifié mondial, créé par la firme américaine.
publié le 11 février 2010 à 0h00

L’Inde a finalement renoncé à faire le grand saut dans l’univers des OGM. Après avoir repoussé la décision en octobre, le ministre indien de l’Environnement, Jairam Ramesh, vient en effet d’annoncer que son gouvernement n’autoriserait pas l’introduction d’une aubergine génétiquement modifiée, malgré le feu vert accordé par l’organisme public chargé des évaluations, après neuf ans de tests.

«C'est mon devoir d'adopter une approche prudente et préventive et donc d'imposer un moratoire sur l'introduction de l'aubergine transgénique, en attendant une étude scientifique indépendante pour s'assurer de ses effets à long terme sur la santé humaine et l'environnement, a-t-il justifié. Il n'y a pas de consensus clair au sein de la communauté scientifique, et il n'y a pas d'urgence.» Seul le coton transgénique a pour l'instant été autorisé en Inde et l'aubergine aurait constitué le premier OGM comestible d'Inde, et même le premier légume OGM au monde, les cultures alimentaires jusqu'alors autorisées étant limitées aux céréales.

Dans ce contexte, la «Bt brinjal» - comme on appelle en Inde cette aubergine dotée d’un gène (Cry1Ac) issu de la bactérie Bacillus thuringensis (Bt), toxique pour les insectes - faisait l’objet d’une vive polémique. Y compris au sein même du gouvernement, puisque les ministres de la Science et de l’Agriculture s’étaient prononcés pour sa légalisation. Près de la moitié des Etats de l’Union avaient au contraire déclaré qu’ils interdiraient cet OGM