«C'est le déluge.» Ce mot, d'un scientifique, résume le flot de critiques qui s'abat sur le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec). Depuis plusieurs mois, les attaques contre «les réchauffistes» se sont multipliées, se cristallisant, fin novembre, autour du Climategate. Soit la divulgation (via des scientifiques critiques, des services secrets ou des lobbies industriels) de mails piratés. D'où il ressort que des experts auraient voulu forcer la démonstration d'un changement climatique. Après le fiasco de Copenhague en décembre, c'est une erreur sur la datation de la disparition des glaciers de l'Himalaya en janvier qui alimenté la pompe à suspicion. «Depuis, chaque jour ou presque, on charge la barque : la campagne de dénigrement atteint des sommets», déplore un diplomate français.
Il fait froid, un manteau blanc sans précédent recouvre Washington ? Et voilà que les sceptiques (conservateurs, créationnistes, libéraux promarché, voire scientifiques), qui avaient en vain multiplié films et vidéos, surfent sur le «pseudo-réchauffement» rejetant d'un bloc tous les travaux du Giec (lire page 4).
Manipulation. Hier moqués pour leur méconnaissance scientifique, des leaders de la contestation comme Christopher Monckton, ex-conseiller de Margaret Tchatcher, trustent des postes dans des think tanks influents. «Ou alimentent la presse anglaise, qui s'embrase chaque jour», ajoute un expert britannique. «Tout cela