De l'auréole, il y a deux ans, à la couronne d'épines, depuis deux mois. Le président du Giec et co-prix Nobel de la paix 2007 est devenu l'homme à abattre. Depuis la tourmente climatique, l'Indien Rajendra Pachauri, 69 ans, semble accusé de tous les maux. Les invectives contre celui qui a remplacé Bob Watson démissionnaire en 2002 sous la pression de Bush pleuvent : «Vendeur de mauvaise science», «escroc promoteur de bible verte», «multiplicateur de conflits d'intérêts», etc. Bête noire des climatosceptiques, des politiques conservateurs, et désormais lâché par des scientifiques ou des responsables d'ONG, Pachauri se trouve sommé de démissionner, à l'instar de l'appel du sénateur républicain du Wyoming, John Barroso. «C'est infernal et c'est très lourd, avoue Jean Jouzel, membre du Giec. Au secrétariat du Giec à Genève, les gens sont complètement affolés. Ils sont assaillis de coups de téléphones, on leur demande les feuilles de salaires de Pachauri…»
Lobby pétrolier. Que reproche-t-on à cet scientifique-ingénieur-économiste, amateur de cricket, végétarien par conviction (l'élevage est une source majeure d'émission de gaz à effet de serre) ? D'avoir couvert ou tardé à reconnaître des erreurs du Giec et de multiplier des évaluations jugées apocalyptiques (lire page 2). D'avoir commis un roman torride autobiographique, financé par le boss d'un conglomérat gazier et pétrolier, où il mêle réincarnation et aventures sexuelles. D'avoir u