Ronronnement des climatiseurs, meubles design et tableaux aux murs pour dessiner les plans d’attaque : sur K Street, la rue des lobbyistes, au centre de Washington, les bureaux de B&D Consulting, comme des centaines d’autres, ne paient pas de mine, mais les employés y sont affairés et efficaces. Même si tout est bloqué au Congrès, les lobbyistes sont à l’œuvre. Ils n’ont même jamais été aussi nombreux à travailler sur le climat.
Chez B&D Consulting, Andrew Wheeler a pour mission d'entraver, ou de ciseler au mieux des intérêts de ses clients, le projet de limitation des émissions de CO2 que l'administration Obama tente de faire adopter. Son gros client étant une société minière, il explique aux sénateurs qu'il ne faut pas porter atteinte au charbon américain. Armé d'études d'impact, il leur montre le nombre d'emplois menacés par la loi climat dans leur circonscription. Ou il joue sur la corde sensible de la sécurité nationale : «Le charbon est essentiel pour l'indépendance énergétique des Etats-Unis.»
«Collecte de fonds». En juin, la Chambre des représentants a adopté la loi Cap and Trade prévoyant une réduction de 17% des émissions américaines d'ici à 2020, et créant un marché d'échanges de bons à polluer. Mais le texte est enlisé au Sénat, «et là nos chances d'influer sont bien meilleures qu'à la Chambre», se félicite Wheeler. Il a lui-même longtemps travaillé au Sénat, comme bien d'autres lobbyistes recrutés pour leurs entrées au