«Faire du déchet une ressource…» Le titre du rapport des Nations unies sonne presque comme une banalité, mais quand il s'agit de déchets électroniques et de pays en développement, il décrit bien un enjeu majeur. Télévisions, réfrigérateurs, ordinateurs et autres téléphones portables forment chaque année un immense tas de 40 millions de tonnes de déchets dans le monde, un chiffre qui ne cesse d'augmenter, et particulièrement dans les pays émergents. Peu ou pas recyclés, ces déchets sont au mieux gaspillés, au pire dangereux pour la santé et l'environnement. A l'inverse, si des filières de gestion se mettaient en place, elles pourraient devenir des sources de matières premières et d'emplois, assure l'ONU.
«Les appareils électroniques modernes peuvent contenir jusqu'à soixante éléments différents, beaucoup ont de la valeur, certains sont dangereux et certains, les deux», résume le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), dont le travail porte sur onze pays émergents (1). Dans ces «e-déchets», on trouve aussi bien des plastiques que de l'or, du cuivre ou du palladium. Des matériaux de valeur, parfois rares, et dont les besoins croissent… à cause de l'explosion des appareils électroniques. En valorisant ces déchets, il est donc possible de récupérer des matières premières à un moindre coût écologique : le recyclable a jusqu'à dix fois moins d'impact que l'extraction minière.
L'enjeu principal, pointe le rapport, est d'organiser des filières structu