Le coup des panneaux solaires a été la goutte d’eau. Début janvier, quand le ministère de l’Ecologie a annoncé la révision à la baisse des tarifs d’achat du photovoltaïque, Jean-Michel Le Jeanne a accusé le coup. Eleveur à Parnac, dans le sud de l’Indre, il pensait financer un projet d’extension de son exploitation en l’équipant de photovoltaïque. Il comptait même dégager un revenu complémentaire. Pas du luxe : sa trésorerie est dans le rouge depuis trois ans, le revenu de l’exploitation stagne, et les 500 euros qu’il se verse comme salaire partent dans le remboursement de l’emprunt familial. Ce sont les 600 euros de prestations sociales, notamment les allocations familiales, qui permettent de gérer le quotidien.
Jean-Michel Le Jeanne ne dramatise pas - «On ne mange pas non plus que des patates.» -, mais quand même. Il était suffisamment énervé, mi-janvier, pour écrire à Jean-Louis Borloo, aux élus du coin, et aux journaux : «Je vous fais part de toute l'incompréhension d'un agriculteur soucieux du développement durable qui n'accepte pas la révision brutale du prix de rachat de l'électricité photovoltaïque.» Suivaient quatre pages de décryptage de sa situation, un état des lieux clinique, sans pathos, avec une pointe d'humour. «Nos prix de vente sont inchangés depuis vingt ans et les charges toujours plus lourdes nous laminent malgré nos efforts de productivité», écrit-il. L'an dernier, il a dû licencier son seul salarié, qui travaillait à temps par