Arrivé devant les 1 700 kilos de Super, un spectaculaire taureau «rouge des prés», Bruno Le Maire a à peine le temps de saluer le propriétaire qu'il est déjà interpellé : «Vous savez que ça va très mal…» Après quelques minutes d'échanges, alors que le ministre de l'Agriculture s'éloigne, l'éleveur du Loir-et-Cher commente, fataliste : «Il a l'air d'avoir compris nos problèmes, d'avoir de la volonté. Mais est-ce qu'il peut vraiment faire quelque chose ?»
A 9 heures samedi, Bruno Le Maire est quasiment le premier visiteur du Salon de l'agriculture. En l'absence très remarquée et commentée du chef de l'Etat, c'est à lui d'inaugurer la manifestation. Une traversée des stands de plus de trois heures qui ressemble vite à une tournée des doléances d'une profession en crise (Libération de samedi). Pourtant, à part Aïda, la vache mascotte du salon, qui, un peu stressée, manque de l'encorner, c'est dans le calme et une certaine résignation que les agriculteurs reçoivent leur ministre, qui avait été chahuté en septembre, lors du Salon de l'élevage de Rennes.
Pour son premier Salon de l'agriculture, Bruno Le Maire prend le temps, à l'opposé des deux précédentes inaugurations menées au pas de charge par Nicolas Sarkozy. Il écoute longuement, promet d'intervenir auprès des banques, d'étudier un dossier. Il est prêt à déborder du planning pour faire passer le message : oui, il «livre bataille» pour la défense de l'agriculture française. Et de marteler à ch