Menu
Libération

Climat : le front du réchauffement est enfoncé

Article réservé aux abonnés
publié le 1er mars 2010 à 0h00

Sur le front du réchauffement climatique, on n'est pas encore en juin 1940, mais déjà en mai. Les climato-sceptiques ont percé dans les Ardennes. Avec quelle rapidité, le front a été enfoncé ! Il fallait entendre, l'autre matin, sur Europe 1, Jean-Pierre Elkabbach vitupérer les «tricheurs» du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), et jeter à la figure de Jean-Louis Borloo les «Al Gore, Hulot, Arthus-Bertrand et compagnie», qui nous mènent en bateau depuis longtemps, hein ! Quelques jours plus tôt, c'était Claude Allègre, sur RTL, qui interpellait en direct l'animateur de la station, lequel lançait un reportage sur les réfugiés climatiques au Bangladesh. «Les réfugiés climatiques n'ont rien à voir avec le réchauffement. C'est le sol des deltas qui s'enfonce», lançait Allègre. Le lendemain, RTL revint sur l'affaire avec un reportage donnant en partie raison à Claude Allègre : oui, le sol s'enfonce. N'empêche que la montée des eaux est aussi due à la fonte des glaciers de l'Himalaya. En quelques semaines, les scientifiques défendant la version majoritaire du Giec (la terre se réchauffe dangereusement, et l'homme est responsable de ce réchauffement), se sont ainsi retrouvés acculés à la position de tenants crispés d'une vérité officielle. Illustration : le Monde s'est senti obligé, dans un éditorial, de préciser qu'il continuait à défendre la position du Giec, comme si la chose n'allait pas de soi. Campagne de 1