Menu
Libération

Plan algues vertes : les Bretons entre deux eaux

Article réservé aux abonnés
Les mesures annoncées il y a un mois sont inefficaces selon les écologistes et contraignantes pour les productivistes. Deux agriculteurs défendent leur logique.
publié le 5 mars 2010 à 0h00

Encore un plan pour rien ? Le programme de lutte contre les algues vertes présenté le 5 février à Rennes par Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, et Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie, ne satisfait personne. Si les mesures curatives (collecte et traitement) ne soulèvent guère de commentaires, hormis sur leur financement, il en va autrement des mesures préventives. Des mesures censées limiter l’utilisation comme fertilisants de l’azote organique (les lisiers) et minéral (l’engrais industriel) que l’on retrouve sous forme de nitrates dans les cours d’eau puis dans la mer pour y nourrir les algues.

Pour les associations écologistes, la création d’unités de méthanisation pour traiter les lisiers en excédent ou le calcul des reliquats d’azote dans les sols ne régleront rien. De même, la «reconquête de zones naturelles» ou des incitations à des pratiques plus extensives, tant qu’elles seront laissées au bon vouloir des agriculteurs, resteront lettre morte. Pour les tenants du modèle productiviste, à l’inverse, ce qui se prépare se résume à davantage de réglementations, d’investissements, alors que plusieurs productions sont en crise. Depuis cet été, le dossier a pris une tournure très politique. La plage de Saint-Michel-en-Grève, où un cheval est mort victime des algues vertes est devenue un passage presque obligé des candidats aux régionales, où la question environnementale occupe une place centrale.

Deux agriculteurs, engagés sur deux voies différentes, revienne