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Portrait

«Un rideau de fumée pour protéger le lobby agroalimentaire»

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Joseph Cabaret. Éleveur «durable» de vaches laitières :
publié le 5 mars 2010 à 0h00

Installé à Hillion, Joseph Cabaret a réalisé dans les années 1980 que la manière dont il élevait ses vaches laitières, «sur un modèle très intensif», était directement responsable des algues vertes qui envahissaient périodiquement les plages, à quelques kilomètres en aval. La rencontre d'autres paysans convertis à l'agriculture durable a achevé de le convaincre. Forte nature de 52 ans, balaie les différentes mesures du plan anti-algues vertes en quelques phrases : «Ce n'est qu'un rideau de fumée pour protéger le lobby agroalimentaire, les banques, les coopératives, l'administration. On ne veut pas toucher au grisbi. Mais je comprends les difficultés des agriculteurs, ils sont prisonniers d'un système dont ils ne sont pas responsables. Pour changer, on a besoin d'accompagnement.»

Label rouge. «On a poussé le modèle intensif aussi loin qu'on pouvait jusqu'au début des années 80, se souvient-il. Puis on a agrandi les surfaces. Maintenant, on élève 14 vaches sur 10 hectares [il en possède une cinquantaine, ndlr] quand on en élevait 24 sur la même surface.» Membre du Centre d'étude pour un développement agricole plus autonome (Cedapa), qui regroupe 400 agriculteurs, Joseph Cabaret a aussi diversifié sa production. Avec un associé, il produit du poulet en label rouge et du cidre fermier. «Vouloir calculer les reliquats d'azote dans le sol n'a pas de sens, estime-t-il, poursuivant sa critique du plan anti-algues