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Libération

La filière viande sur le gril

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Contre les ravages supposés de l’élevage, pollution en tête, l’idée d’un jour par semaine sans alimentation animale fait son chemin.
Des visiteurs du salon de l'agriculture, le 4 mars 2010 à Paris (AFP Lionel Bonaventure)
publié le 6 mars 2010 à 0h00

C'est une expérience qu'on déconseillera à Nicolas Sarkozy lors de sa visite au Salon de l'agriculture ce samedi : prononcer le nom de Paul McCartney en plein hall de l'élevage. En décembre, l'ancien Beatle a appelé à la mise en place d'un «jour sans viande» lors d'un débat au Parlement européen, devenant ainsi la bête noire des éleveurs. Le chanteur incarne désormais ce mouvement de critique de la consommation de viande qui commence à inquiéter sérieusement la filière. Il y avait déjà les brochures type «Des gaz à effet de serre dans mon assiette», éditée par le Réseau Action climat, qui décortiquait l'empreinte «effet de serre» du steack haché. Puis le livre enquête de Fabrice Nicolino, Bidoche (éditions LLL), sur l'industrie de la viande, sorti à l'automne et vendu à plus de 10 000 exemplaires. Enfin, un rapport de la FAO pointait en février les risques sociaux et environnementaux liés à l'élevage. Et rappelait que le secteur était responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre. Même si réaliser son bilan environnemental complet n'est pas si simple, la sacro-sainte barbaque a perdu de son aura. De quoi interpeller les politiques au Salon de l'Agriculture. «Il faut faire quelque chose contre les antiviande», a ainsi exhorté Bernard Merhet, président de la Fédération de la boucherie parisienne, lors de la visite inaugurale de Bruno Le Maire, samedi dernier. Le ministre de l'Agriculture, résolu à défendre le modèle alimentaire français, a