Des réacteurs nucléaires et de l'électricité en abondance, oui… mais pas de nouveau Tchernobyl ! La relance du nucléaire évoquée hier à l'OCDE (lire ci-dessous) dans les pays déjà équipés, comme la perspective de voir de nouveaux Etats s'y intéresser, rend encore plus forte l'exigence de sûreté de ces machines aussi puissantes que dangereuses. Cette exigence s'impose aux concepteurs et exploitants de centrales. Aux politiques qui prennent, in fine, la décision. Et bénéficient de la mise en place progressive d'autorités de sûreté de moins en moins sous la coupe des pouvoirs politiques.
«Courage». Ainsi, le discours volontariste de Nicolas Sarkozy sur la fourniture de réacteurs EPR par Areva au Proche et au Moyen-Orient s'est-il vu contré, dès juin 2008, par un message beaucoup moins enthousiaste de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), dirigée par André-Claude Lacoste. Un texte inimaginable à l'époque où la sûreté nucléaire était un service du ministère de l'Industrie. D'abord, disait ce texte, les pays qui veulent se lancer dans le nucléaire doivent créer une autorité de sûreté «indépendante» et «ayant la capacité et le courage de dire non» ; fournir à celle-ci des experts et un cadre législatif ; enfin la roder sur de petites installations. Au moins «cinq ans», rien que pour cette phase préliminaire. Puis, «entre deux et dix ans», si l'on part de rien, pour examiner un dossier de centrale. Quant à la construction