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Libération
A la barre

Saigneurs des panneaux dans le box

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Des membres des Déboulonneurs ont comparu vendredi pour avoir barbouillé des pubs sur les Champs-Elysées. Ils invoquent le soutien de Chantal Jouanno, alors que le Parlement doit légiférer.
publié le 13 mars 2010 à 0h00

«Il y a désormais des pubs partout, c'est une agression permanente. Il y a lieu de faire le ménage pour en finir avec tous ces excès.» La déclaration n'émane pas d'un extrémiste antipub mais de Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, dans une interview au Parisien le 17 juin 2009, jour de la remise du rapport du sénateur Ambroise Dupont (UMP) sur l'impact de la publicité sur les paysages. Des propos assez virulents pour que les militants du collectif des Déboulonneurs invitent la secrétaire d'Etat à témoigner en leur faveur devant la justice.

Yvan Gradis, 51 ans, écrivain, et Arthur Lutz, 29 ans, informaticien, comparaissaient vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir barbouillé cinq panneaux publicitaires, en janvier 2008, sur les Champs-Elysées. Ils étaient accompagnés de six comparants volontaires, qui avaient participé au débarbouillage sans pour autant être interpellés. Absente, Jouanno a envoyé une lettre au président du tribunal : son agenda ne lui permettait pas d’être présente.

Prolifération. Créé en 2005, le collectif lutte contre la «prédation de l'espace public par l'affichage» et la «pollution visuelle». «Nous agissons pour soigner la peau de la France vérolée par la pub», a expliqué Yvan Gradis, pour sauvegarder des paysages massacrés par la prolifération des grands panneaux 3 x 4 aux entrées de ville. Les Déboulonneurs ont opté pour des actions régulières