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Libération

Le thon rouge dans les filets du laisser-faire

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Les partisans de l’interdiction du commerce de l’espèce menacée ont subi un camouflet hier à Doha. Le Japon a obtenu gain de cause : il pourra toujours en importer de Méditerranée.
publié le 19 mars 2010 à 0h00

La discussion a à peine eu le temps de démarrer : quand le dossier de l'interdiction du thon rouge est arrivé sur la table, la Libye, dont les eaux sont riches en poissons, a demandé à passer au vote. Il n'a fallu que quelques minutes pour mettre fin à un feuilleton qui dure depuis des mois, et rejeter la proposition de Monaco d'interdire le commerce international du thon rouge de Méditerranée. Un peu court pour ce qui était annoncé comme le «plat de résistance» de la conférence de la Cites réunie depuis samedi - et jusqu'à jeudi prochain - à Doha, au Qatar. «Je regrette un débat avorté et de n'avoir pu répondre à certaines contre-vérités énoncées», a déploré en sortant Patrick van Klaveren, chef de la délégation de Monaco.

Si les partisans de l’interdiction se disaient plutôt inquiets ces derniers jours, aucun ne voulait croire à une issue aussi abrupte. Car la défaite tient du fiasco : la proposition monégasque a été rejetée par 68 voix contre 20 et même la version amendée par l’Europe, moins contraignante, n’a recueilli que 43 voix (contre 72).

Stocks. Cette décision est d'abord une grande victoire pour le Japon, principal importateur du thon méditerranéen, qui se bat depuis des mois contre cette inscription à l'annexe 1 interdisant le commerce international. Le pays a réussi à rallier à sa cause nombre d'Etats du Sud, notamment des pays arabes et africains, pourtant pas tous concernés par ce poisson. «Les Japonais ont été voir les pays du Sud