«Misleading (trompeur) et «unethical» (contraire à l'éthique). Ces deux mots, sévères, sont issus d'un courriel reçu la semaine dernière au service sciences de Libération. Un mail de Hakan Grudd, paléo-climatologue suédois de l'université de Stockholm, qui proteste ainsi contre une falsification de données climatiques, publiée page 48 du livre de Claude Allègre, L'imposture climatique, ou la fausse écologie, paru chez Plon.
Cette falsification, dont les victimes premières sont les lecteurs de Claude Allègre, touche directement Hakan Grudd, puisque la courbe de température lui est attribuée par la mention «Grudd, 2008» (1). On y voit des températures qui, depuis l'an 500, sont presque toujours plus élevées qu'aujourd'hui et une chute finale après l'an 2000.
Si Mr. Grudd a bien reconnu son travail pour les années 500 à 1900, il relève deux falsifications. La première ? La légende présente cette courbe comme «la température», sans précision de lieu. En langage scientifique, cela désigne une courbe de températures globales. Or, note Grudd, cette courbe réalisée à partir des cernes d'arbres de la région de Tornetrask (dans l'extrême nord de la Suède) représente uniquement les températures estivales de la région. Cette «reconstruction ne doit pas être utilisée par erreur comme une représentation des températures globales», accuse t-il.
Étrange. La seconde ? Claude Allègre a dessiné une courbe très différe