Certes, la plupart des écologistes, politiques ou associatifs, avaient émis des réserves sur la taxe carbone version Sarkozy, jugée trop peu ambitieuse, trop compliquée, pas assez sociale. Mais, pour le Réseau action climat, «l'abandon de la taxe carbone scelle la mort du Grenelle» : «Les arguments avancés par le gouvernement sont de pure mauvaise foi, pointe ce regroupement d'associations. Il est très peu probable qu'une taxe soit mise en œuvre au niveau européen, et le gouvernement en a parfaitement conscience.» Pour Cécile Duflot, se réfugier derrière l'Europe tient du «pipeau» : «La fiscalité écologique existe déjà en Suède et en Angleterre donc c'est possible», a expliqué la secrétaire nationale des Verts sur LCI, qui estime qu'«on peut mener de front les deux combats, le faire en France et au niveau européen». Quasi le même argumentaire que… Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, plus tôt à l'AFP : «C'était possible de le faire en France avant de le faire en Europe. C'est ce qu'on avait prévu à l'origine, c'est ce que d'autres pays, comme la Suède, ont fait.»
Le thème de la menace sur la compétitivité des entreprises, agitée notamment par le Medef, est aussi critiqué : «On utilise cet argument dans le mauvais sens, pour faire peur, souligne Matthieu Orphelin, nouvel élu régional Europe Ecologie en Pays de Loire, qui a participé aux travaux du Grenelle. On fait croire qu'une taxe nuirai