Lancer le débat sur les éoliennes à table, c'est la garantie d'avoir un pugilat avant le dessert. Même entre députés. La mission d'information sur l'énergie éolienne de l'Assemblée nationale, mise en place en septembre, n'a pas échappé à la règle : alors qu'elle doit rendre son rapport mardi, le corapporteur socialiste, Philippe Plisson, a claqué la porte la semaine dernière, dénonçant un travail «à charge» contre l'éolien : «Toutes les propositions vont vers un renforcement des contraintes réglementaires. Je ne pouvais pas cosigner ce texte», s'est indigné le député de Gironde (Libération de samedi). «Ça n'a rien d'une charge, répond à Libération l'UMP Patrick Ollier, président de la mission, qui se dit «très surpris» :«Nous avons mené des auditions sincères pour aboutir à un texte consensuel.» Pour le consensus, c'est raté : lors de la présentation du rapport à la mission, mercredi, les socialistes ont voté contre.
La personnalité de Patrick Ollier n'est pas pour rien dans l'inquiétude des écologistes et des professionnels du secteur. Dans le milieu, le président de la commission des affaires économiques est plus connu pour défendre l'atome que pour être l'ami des moulins à vent. «Je suis certes pour le nucléaire, rétorque l'intéressé. Cela ne m'empêche pas d'être pour les renouvelables, notamment parce qu'une part de notre électricité reste carbonée. Mais on ne doit pas sacrifier le paysage aux éol