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Libération

Un différend entre l’Inde et le Bangladesh disparaît sous les eaux

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publié le 29 mars 2010 à 0h00

Une fois n’est pas coutume, le réchauffement climatique vient d’avoir un effet positif. Du moins sur le plan géopolitique. Le Centre d’études océanographiques de l’université Jadavpur, à Calcutta, a en effet annoncé cette semaine qu’un îlot inhabité que se disputait l’Inde et le Bangladesh depuis vingt ans avait désormais disparu, englouti par les eaux. Le litige frontalier s’en trouve donc de facto réglé. Baptisé «New Moore» par New Delhi et «South Talpatti» par Dacca, le morceau de terre en question avait été identifié pour la première fois en 1974, grâce à des images satellites, mais certains chercheurs affirment qu’il était né il y a une cinquantaine d’années, après un cyclone.

Mesurant 3,5 km de long sur 3 km de large, il ne dépassait pas les deux mètres de hauteur. Et sa taille réduisait régulièrement depuis une vingtaine d'années. «Il n'y a plus trace de l'île. Après avoir étudié les images satellites, j'en ai eu confirmation par les pêcheurs, a expliqué le professeur Sugata Hazra lors d'une conférence de presse. C'est un exemple unique de la manière dont le climat peut résoudre une dispute territoriale.»

En 1981, l'Inde avait envoyé des navires de guerre et des soldats des forces frontalières pour établir sa souveraineté face aux revendications bangladaises sur cet îlot situé à l'embouchure du delta du Gange, dans la baie du Bengale. «Désormais, il va falloir songer à envoyer des sous-marins pour monter la garde», a ironisé Sugata Hazra. New