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Libération
Reportage

Les «bons élèves» en quête d’étiquette

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A la rencontre de la première pêcherie française qui a décroché le label international MSC.
publié le 2 avril 2010 à 0h00

Depuis le 15 mars, le lieu noir débarqué à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) par les bateaux d'Euronor peut s'orner du logo MSC (Marine Stewardship Council). C'est la 65e pêcherie mondiale à obtenir la certification, et surtout la première française reconnue par l'organisme international. Bruno Leduc en est plutôt fier. Dans son bureau, sur le port, le directeur adjoint de l'armement familial raconte : «On a tout fait pour être les premiers en France. Depuis trois ou quatre ans, on se demandait comment faire savoir qu'on exerçait bien notre métier, qu'on respectait les quotas, les contraintes techniques de pêche, le suivi satellite, les tailles de chalut.»

Euronor n’est pas vraiment sur le format artisanal. Née en 2006 du rapprochement de deux armements boulonnais, la société possède sept bateaux. Elle a les droits de pêche sur 90% du quota français de lieu noir de la mer du Nord, qui représente environ 80% de son activité et occupe cinq de ses chalutiers (1) - trois en surgelé et deux en pêche fraîche - pour 16 000 tonnes de lieu noir par an en moyenne. Une PME de plus de 200 personnes, où marins et capitaines sont salariés et partent pêcher entre la Norvège et les îles Shetland lors de sorties qui peuvent durer une cinquantaine de jours. A 7 000 litres de fioul par jour.

«Amalgame». En nous faisant visiter la chaîne de découpe et de surgélation à bord du Klondyke, à quai, Bruno Leduc défend sa profession : «Dans les médias, on