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Pêche durable : labels inconnus

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Difficile de consommer responsable devant l’étal de son poissonnier. Et la profusion de logos, censés éclairer le client, n’aide pas toujours.
publié le 2 avril 2010 à 0h00

Des nageoires, une peau couverte d’écailles, une odeur de marée… Un poisson durable, ça ressemble furieusement à un poisson tout court. Et si la Semaine du développement durable lancée hier nous invite à «consommer responsable», l’amateur de produits de la mer est fondé à répondre : «Faudrait pouvoir.» La labellisation «verte» ou «équitable» a gagné les rayons ces dernières années, et vu s’imposer des logos plutôt bien identifiés. Mais, dans le poisson, on nage encore dans le flou.

A la pêche au poisson durable

C’est qu’il faut d’abord pouvoir définir les contours du poisson durable. Premier critère : la gestion du stock. Qui dit durable, dit bannissement des espèces surpêchées, suivi des quantités récoltées et travail avec les scientifiques. On peut ensuite s’intéresser aux méthodes de pêche et à ses conséquences sur l’environnement marin.

Côté alimentation, en revanche, comme le poisson sauvage a tendance à se nourrir seul, difficile d’inclure un critère : seule la production d’élevage peut être éligible, par exemple, au label bio.

Mais la «durabilité» ne s’arrête pas à l’espèce. Le volet social est aussi légitime, particulièrement en mer où les conditions de travail sont très variables d’un pays à l’autre.

Reste le marqueur carbone… Mais là encore rien n’est simple. Si on peut mesurer à peu près le kilométrage parcouru par une fraise entre le champ et l’assiette, le parcours du poisson est plus difficilement traçable : les zones de pêches sont immenses, et le