Combinaison verte, masque filtrant, lunettes de protection, gants de latex… Très loin des clichés du paysan en harmonie avec la nature, certains agriculteurs ont des allures de cosmonautes lorsqu’ils préparent la «bouillie» réservée au traitement de leurs champs. C’est pourtant la tenue réglementaire pour manipuler les phytosanitaires, nom officiel des pesticides.
Soucieux pour sa santé, Charles Duby, vigneron de l'Hérault, fait preuve d'une rigueur exceptionnelle dans leur utilisation : «Quand on a choisi de faire un traitement, il faut l'anticiper, dit-il. On doit connaître la météo et préparer l'intervention, établir une fiche qui permette d'avoir le déroulé des opérations, le produit utilisé, le matériel utilisé et l'opérateur.» Une véritable exception au sein de la profession. Car même si la réglementation impose aux agriculteurs le port des EPI (équipement de protection individuelle), dans les faits, la plupart ne se protègent pas. Traitement réalisé en short, avec coulée d'insecticide dans le dos, buses de pulvérisation débouchées à la main, corps couverts de «poudre bleue» après épandage… Des pratiques dangereuses et datées, encore d'actualité dans les campagnes. Même si la toxicité de ces substances pour l'homme ne fait plus aucun doute.
«Pas un vrai mec». Pourquoi ces réticences ? Question de confort, déjà. Etouffante, la combinaison de protection devient rapidement insupportable lorsqu'il s'agit de travailler dans les vignes du Sud