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Activisme antinucléaire: Greenpeace menotté par un juge

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Le tribunal du Havre a interdit à l'organisation écologique de perturber le transfert de matières nucléaires vers la Russie par des filiales d'Areva, sous peine d'une amende de 75.000 euros par infraction.

Des activistes de Greenpeace tentent de bloquer un cargo russe, le 12 mars à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique). (© AFP Frank Perry)
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Publié le 07/04/2010 à 11h38, mis à jour le 07/04/2010 à 11h52

Le juge des référés du Havre a interdit à Greenpeace de perturber le transfert de matières nucléaires vers la Russie par des filiales d'Areva, sous peine d'une amende de 75.000 euros par infraction.

L'interdiction s'applique tant durant le transport par voie ferrée des matières nucléaires entre l'usine du Tricastin (Drôme) et Le Havre que durant les opérations de manutention dans ce port sur un navire et également lorsque celui-ci sera en mer. Cette interdiction est valable du 6 au 13 avril et concerne les militants de Greenpeace mais aussi ses sympathisants.

Dans le détail, l'organisation écologique, qui considère que ces matières nucléaires sont des «déchets», n'a pas le droit de s'approcher à moins de 150 mètres des convois ferroviaires et du navire lorsque celui-ci sera à quai. L'interdiction est portée à 300 mètres lorsque le navire se trouve en mer.

Le juge a donné raison à Eurodif et TNI, les filiales d'Areva, qui réclamaient l'interdiction par avance des manifestations de Greenpeace. «La loi pénale qui agit à posteriori ne suffit plus», avait affirmé leur avocat lors de l'audience.

De son côté, Me Alexandre Faro, défenseur de Greenpeace, avait estimé que cette demande visait «à museler» les organisations anti-nucléaires. «Jamais Greenpeace n'a empêché un train ou un bateau de partir», avait-i