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Libération
Interview

Valérie Masson-Delmotte : «Il fallait nous défendre contre Claude Allègre»

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Questions à Valérie Masson-Delmotte Paléoclimatologue
publié le 7 avril 2010 à 0h00

Jeudi 1er avril, un appel de 400 scientifiques spécialistes du climat protestant contre les attaques Claude Allègre était rendu public.

Où en est votre appel ?

Nous en sommes à plus de 590 scientifiques des domaines du climat. Cette prise de parole massive est sans précédent. Claude Allègre nous accuse d'avoir «comploté», organisé «un système mafieux et totalitaire», d'avoir «empêché des scientifiques d'accéder à des données» ou de «publier des recherches», d'avoir trompé les citoyens et le gouvernement par des «graphiques truqués», d'être les auteurs d'une «imposture scientifique». Il fallait donc prendre en main notre défense.

On vous reproche de faire appel à l’autorité politique pour trancher un débat scientifique…

Cette critique infondée repose sur une lecture étrange de notre texte. Nous n'avons pas l'intention de faire de la ministre de la Recherche [Valérie Pecresse, ndlr] l'arbitre d'un débat scientifique, disant où seraient le vrai et le faux. Cela n'existe pas dans notre appel, c'est une erreur de le croire, un mensonge de l'affirmer. Nous avons demandé à la ministre et aux directions des organismes de recherche d'agir comme n'importe quel employeur dont des salariés sont accusés d'agir de manière malhonnête ou incompétente. Ils doivent réagir, soit en acceptant cette accusation, soit en la démentant et en affirmant leur confiance dans «l'intégrité» et le «sérieux» - ce sont les termes de notre demande - de leurs salariés.

Que demandez-vous à l’Académie des sciences et aux directions des organismes de recherche ?

Nous demandons à ces derniers d’organiser un débat scientifique approfon