La droite a-t-elle laissé tomber l’écologie pour cause de non-rentabilité électorale ? L’abandon de la taxe carbone au lendemain des régionales a en tout cas donné du grain à moudre à tous ceux qui voyaient dans le Grenelle un simple exercice de communication. L’examen du projet de loi «Grenelle 2» à l’Assemblée début mai sera donc un test grandeur nature de l’état de l’engagement environnemental de la droite. Le travail en commissions devait s’achever hier soir pour être présenté ce matin. Bertrand Pancher, député de la Meuse, un des quatre rapporteurs du projet de loi, appelle la droite à ne pas sacrifier ses ambitions environnementales.
Regrettez-vous le report sine die de la taxe carbone ?
C’était, et ça reste, une bonne mesure, importante : donner un coût significatif au carbone que l’on émet. Mais face à l’ensemble des oppositions, le président a eu raison de lever le pied sur cette affaire, montée en épingle par les professionnels, la population et certains élus de la majorité. Ça reste une mesure parmi les deux cent cinquante du Grenelle, il faut relativiser.
Les régionales ont-elles eu raison de la conversion de la droite à l’environnement ?
Certains parlementaires de la majorité se sont rendu compte que le discours environnemental n’avait pas fait gagner une seule voix de la gauche ou des Verts. Le mardi qui a suivi l’élection, notre réunion de groupe a été un peu houleuse. Une demi-douzaine de députés se sont exprimés en soutenant qu’il y avait eu des erreurs, en insistant sur la taxe carbone et les efforts trop contraignants demandés à l’électorat traditionnel de la droite. Ce jour-là, je suis interv