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Les PCB se nichent toujours dans le poisson

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Pollution . Ces composés chimiques sont pourtant interdits depuis 1987.
publié le 12 avril 2010 à 0h00

«On a fait des conneries pendant cinquante ans, maintenant il faut gérer. C'est la facture à payer des années 70.» On ne peut mieux résumer l'histoire de la pollution aux PCB qu'avec le franc-parler de Jean-François Narbonne, toxicologue et expert à l'Afssa, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments. Les PCB, ce sont les polychlorobiphényles, plus connus sous le nom de pyralènes, des composés chimiques potentiellement dangereux. Une exposition chronique peut provoquer des troubles neurocomportementaux, notamment chez l'enfant exposé in utero, et des troubles du système endocrinien chez l'adulte.

Femmes. Massivement utilisés dans les années 70 (dans l'électricité pour leurs propriétés isolantes mais aussi dans les encres ou les peintures), les PCB sont interdits depuis 1987 mais contaminent toujours l'environnement car ils se sont amassés dans les sédiments marins ou de rivière. Or les PCB - une famille de 249 membres - sont des substances lypophiles, c'est-à-dire qu'elles présentent une affinité particulière pour les graisses, et s'accumulent dans la chaîne alimentaire. On les retrouve dans la chair de poissons gras comme les saumons, les anguilles, les silures…

Jeudi, l'Afssa a rendu un avis dont le premier constat est plutôt rassurant : avec l'interdiction de 1987 et les dispositifs de surveillance des milieux pollués (notamment la pêche proscrite dans certaines zones), les teneurs sanguines en PCB au sein de la population ont fortement