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Libération

Un jeudi de cendres, venu d’Islande

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Un gigantesque nuage noir, dû à une éruption volcanique, paralyse depuis hier l’ensemble du trafic aérien dans le nord de l’Europe, jusqu’en France.
Au-dessus du volcan du glacier d'Eyjafjallajokull. (© AFP Arni Saeberg)
publié le 16 avril 2010 à 0h00

Un énorme panache noir qui s’étend d’est en ouest, porté par les vents, visible depuis Londres. Des avions interdits de trafic dans toute l’Europe du Nord. L’éruption, en Islande, mercredi matin, d’un petit volcan du glacier Eyjafjallajökull, a pris hier soir des proportions phénoménales dont nul ne peut prédire l’étendue. Il s’agit de la première éruption volcanique importante qui frappe l’Europe depuis celle de l’Etna, en Sicile. En 2002, celle-ci avait perturbé durant un mois le trafic aérien, couvert de cendres la ville de Catane, projeté un nuage, dont les retombées ont été perçues jusqu’en Libye.

Quel pourrait être l'impact de l'éruption islandaise sur la santé, sur l'agriculture ou sur le climat ? Pour être exceptionnel, le phénomène ne surprend pas totalement le volcanologue Patrick Allard, directeur de recherches au CNRS. Spécialiste de cette région du globe, il a répondu hier soir longuement à nos questions, tandis qu' il s'apprêtait à rejoindre le site de l'éruption. «Au plus près», seulement, précise le chercheur, car «personne de raisonnable ne s'approchera du volcan actuellement».

Pourquoi une telle éruption ?

L’Islande est une partie émergée de la chaîne volcanique qui sépare l’Amérique de l’Europe et de l’Afrique, rappelle Patrick Allard. Il arrive de temps à autre qu’un volcan se manifeste dans cette zone. Celui-ci, qui culmine à 1 100 mètres d’altitude, est du genre peu actif. On sait qu’il est entré en éruption deux fois au