L'Etat va donc finir par mettre son nez dans les rayons du commerce équitable. Hier, les secrétaires d'Etat Chantal Jouanno (Ecologie) et Hervé Novelli (Commerce) ont installé la Commission nationale du commerce équitable (CNCE), un organisme à l'intitulé pas très glamour et qui, surtout, a su se faire attendre, puisque sa création était prévue par une loi… d'août 2005. Depuis, le dossier n'a cessé de traîner entre changements de gouvernements et campagnes électorales. «Ça aurait pu être fait avant», regrette Christian Jacob, député UMP, qui porta le projet comme ministre du Commerce sous le gouvernement Raffarin. Et le relança l'an dernier lors d'un colloque avec les deux secrétaires d'Etat. «On n'est pas un très gros lobby, concède la coordinatrice de la Plateforme pour le commerce équitable, Julie Stoll, pour expliquer le retard pris dans la mise en place. Il s'agit pourtant, selon ses termes, d'une «innovation juridique intéressante». Son objectif : apporter une validation publique - une sorte de label d'Etat - aux démarches de commerce équitable, qui connaissent une vraie explosion ces dernières années.
Historique. Ce qui est innovant, c'est que l'Etat, traditionnellement méfiant vis-à-vis des initiatives de la société civile, n'a cette fois pas décidé de tout casser pour créer ses propres normes. «Le dispositif fixe un cadre de reconnaissance publique des systèmes de garanties, tous privés, du commerce équitable e