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Libération
EDITORIAL

Funèbre

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publié le 4 mai 2010 à 0h00

Ainsi la période verte s'achève. Et à la différence de Picasso, elle est suivie par une période bleue - un bleu UMP très soutenu - appelée à durer. Nicolas Sarkozy en a prononcé l'oraison funèbre au Salon de l'agriculture, dans le style lapidaire qu'il affectionne : l'écologie ? «Ça commence à bien faire». Non que le gouvernement ait mal fait dans ce domaine. Le bilan du Grenelle est loin d'être insignifiant, il faut le dire. Le bonus-malus en matière automobile a réduit notablement les émissions de carbone routier et plusieurs autres mesures ont eu des conséquences environnementales fort positives. Mais le Président se heurte désormais à une réalité politique prévisible. L'écologie «de droite», selon la formule consacrée, a quelque chose d'un oxymore. Le souci environnemental, dès qu'il atteint le niveau d'une politique globale, contredit forcément le credo que la majorité professe par ailleurs. Il est une forme de socialisme appliqué à la nature : plus de régulation, plus d'Etat, plus de taxes, c'est-à-dire une vision essentiellement collective des problèmes. Tout le contraire du fond libéral qui reste la référence de l'action sarkozienne. Il arrive un moment où le député UMP standard ne s'y reconnaît plus, exprimant en cela le scepticisme vert d'une grande partie de son électorat, et pas seulement en milieu rural. L'écologie se trouve ainsi, à l'envers du raisonnement initial et novateur du Président, rejetée vers la gauche. Sans doute est-ce le prix à payer quan